Alors que l’Europe tremble devant la montée des mouvements politiques extrêmes, le monde s’inquiète de la diplomatie erratique de Trump qui ne semble suivre aucune stratégie de long terme. Cette politique de l’incertitude a souvent été perçue comme la cause de la crise de l’ordre multilatéral mondial.
Or, il s’agit ici de démanteler cette narration superficielle, qui ne prend pas en compte les dynamiques de l’Histoire, et de faire émerger les vraies raisons du « désordre » géopolitique que l’on peut observer, et que l'on a pu observer, non pas seulement depuis l’élection de Donald Trump, mais bien, dès la présidence Obama.
Pour ce faire, la revue Foreign Affairs et le Financial Times offrent une perspective différente de celle du journal Le Monde daté du 11 juin dernier qui, pour sa part, donne une description caricaturale de Trump qui aurait « décidé de réduire au maximum sa présence » au G7[1]. Le Monde insiste également sur l’opinion de Donald Tusk, président actuel du Conseil européen : « Ce qui m’inquiète est de voir que l’ordre mondial se retrouve défié non par les suspects habituels, mais par son principal architecte et garant : les Etats-Unis ». Comme si un homme seul pouvait remettre en cause l’ordre mondial post-guerre froide.
Dans le numéro de juillet-août 2018, Foreign Affairs[2] met en exergue un certain nombre de facteurs ayant forgé l’architecture internationale actuelle et dont nous sommes aujourd’hui les spectateurs, à savoir : de la vision libérale du monde et de la Realpolitik de puissance à l’indépassable tribalisme et logique identitaire du groupe qui constituent l’être social de l’homme et le développement technologique avec ses conséquences sur l’organisation de la société jusqu’au défi du changement climatique. C’est la rencontre de toutes ces tendances qui produit la « crise multiple »[3], dont Trump n’est qu’un symptôme.
Dans le Financial Times, Rana Foroohar l’affirme clairement : « it is naive to think that once Mr Trump is out of office, multilateralism will somehow rematerialise. The truth is that this US president is the symptom, not the cause of the problem. While his policy lurches capturing headlines, the real story is that the multilateral trading system has been under pressure for some time from deep structural changes in the global economy, namely the rise of China, the shift to a digital economy, and the economic and political disruption those two changes have brought »[4]. La crise de l’ordre mondial ne se réduit donc pas à l’excentricité diplomatique de Trump.
Unipolarisme, Capitalisme et Droits de l’Homme. Le cas de la Chine comme falsification de la narration libérale
De là, il faut reconstruire le processus et les dynamiques contredisant le postulat libéral, à la base de l’ordre multilatéral, et selon lequel, le développement du capitalisme et de la technologie conduit et impose automatiquement aux régimes autoritaires de concéder plus de droits à la population, afin de ne pas réprimer la croissance économique. Le cas de la Chine incarne une falsification admirable de cette croyance, dans laquelle s’enracine la raison d’être de l’OMC en tant que réseau de libre-échange entre États respectant les droits de l’Homme.
Avant l’adhésion effective de la Chine à l’OMC en 2001, Bill Clinton justifiait sa décision de permettre l’accès de la Chine au système du commerce mondial à travers cette croyance libérale : la libération du potentiel entrepreneurial du peuple libérerait par là même sa parole et le pousserait à exiger le respect de ses droits. Dans une conférence à la Paul H. Nitze School of Advanced International Studies de la John Hopkins University, Bill Clinton expliquait que « The more China liberalizes its economy, the more fully it will liberate the potential of its people - their initiative, their imagination, their remarkable spirit of enterprise. And when individuals have the power, not just to dream, but to realize their dreams, they will demand a greater say »[5].
Depuis son adhésion à l’OMC, la Chine n’a fait qu’enregistrer des taux exponentiels de croissance. Dans Slate, Jordan Weissmann observe que « nous sommes seulement maintenant en train de comprendre l’ampleur des répercussions économiques » de l’accès de la Chine au commerce mondial et il ajoute « ainsi que le degré auquel cet événement a aidé à empoisonner notre politique »[6]. Il remarque également qu’il est possible de comprendre les critiques de Trump émises en 2016 à l'encontre de la politique commerciale des États-Unis uniquement à partir du cas chinois, inévitablement liée aux choix du mari de sa concurrente, Hillary Clinton.
Pour Foreign Affairs, Stephen Kotkin affirme: « Just as the free-trading United Kingdom allowed its rival, imperial Germany, to grow strong, so the free-trading United States has done the same with China ». Comme pour le (II et III) Reich allemand au XXe siècle, la logique libérale de la nécessaire co-appartenance entre croissance économique et État de droit montre avec la Chine, pour la deuxième fois, son inconsistance. La croissance chinoise aurait été pourtant impossible sans l’ordre du commerce mondial fondé sur la sécurité de la pax americana. On ne s’étonne donc pas que l’administration Trump dès janvier 2018 a jugé être une erreur stratégique de permettre à la Chine l’adhésion à l’OMC[7].
Si les administrations précédentes, de Clinton à Obama, croyaient à la possibilité de faire face au cas chinois à travers une stratégie de carrots and sticks (logique de récompenses et de sanctions) au sein de l’OMC, Trump considère lui que cette stratégie est destinée à échouer. Dans un document de travail de l'OMC datant du 15 mars 2018[8], Maarten Smeets explique que les sanctions n’ont jamais obtenu les résultats espérés et qu’elles ont toujours fait partie d’une stratégie plus complexe qui comprend différents outils : de la diplomatie à la dissuasion militaire. En somme, les sanctions pourraient idéalement fonctionner seulement dans l’hypothèse où l’espace économique est unipolaire, c’est-à-dire structuré autour d’un monopole. La chute de l’Union Soviétique a donné l’illusion aux États-Unis d’être la puissance unipolaire de l’espace économique mondial ; ce qui a certainement conduit à l’hubris de Clinton et à son choix d’accueillir la Chine à l’OMC.
Présidents et chefs de gouvernements du G7 les 8 et 9 juin 2018, Québec
Cependant, la réalité géopolitique offre un scénario différent. En effet, Smeets démontre que les sanctions comportent une perte économique pour les deux acteurs et que rien n’empêche qu’un pays sous sanctions ne s’emploie à chercher d’autres partenaires pour faire rebondir son économie. La condition nécessaire pour la pleine efficacité des sanctions se confirme être l’organisation unipolaire du marché, ce qui n’est jamais le cas, puisqu’il y aura toujours des acteurs qui jugeront plus pratique d’établir des relations politiques et économiques avec les pays sanctionnés, nonobstant tous les efforts multilatéraux qu’on puisse faire pour réunir la « communauté internationale ».
Dans Foreign Affairs, Hongying Wang décrit le parcours de la Chine à l’intérieur du FMI jusqu’à l’approbation en 2015 du Renminbi (Yuan) comme devise de référence du SDR (Special Drawing Right)[9] avec le dollar, la livre britannique, l’euro et le yuan japonais[10]. Cependant, M. Wang confirme que l’ascension de la Chine dans le système monétaire international reflète son poids économique, et que, pour le moment, elle envisage de s'affirmer dans le cadre du « dollar-dominated order ». Même si elle a toujours eu pour ambition de faire du SDR la devise de référence internationale, une augmentation du SDR dans les échanges mondiaux « would spell a decline in the dollar’s role and value, and that would cost China, which is a major holder of dollar assets ».
Mais la stratégie de la Chine est de longue durée. Rana Foroohar porte notre attention sur le fait que « China’s ZTE and Huawei together already have a 41% share of the world’s mobile infrastructure market », et elle ajoute : « Mr Trump’s ban on American firms doing business with ZTE was a practical impossibility; replacing Chinese equipment in global supply chains would have taken months, if not years »[11]. C’est donc dans le cadre de l’ordre américain que la Chine commence à éroder le monopole relatif des États-Unis sur l’infrastructure des télécommunications mondiales à travers lesquelles se joue(ra) la guerre économique des données.
Le mythe des pays à excédants commerciaux comme « moteurs » de la croissance mondiale
Ces constats posent le cadre nécessaire à la compréhension des enjeux du G7, qui sont d’ailleurs inextricablement liés à la question de l’OTAN. Toute analyse qui chercherait à considérer ces sujets séparément ne conduirait qu’à méconnaître le tissu de relations économiques, politiques, culturelles et militaires qui constituent la réalité géopolitique qui nous entoure.
Il faut rappeler au Vieux Continent qu’il n’y aurait jamais eu de Plan Marshall, de FMI ou de Banque Mondiale, et par conséquence aucun G7, et aucune OTAN comme bras armé du multilatéralisme politico-commercial, sans la menace soviétique. Graham Allison dans Foreign Affairs affirme que « The United States has never promoted liberalism abroad when it believed that doing so would pose a significant threat to its vital interests at home. Nor has it ever refrained from using military force to protect its interests when the use of force violated international rules ». Dans Atlantic Voices de février 2018, Simone Zuccarelli explique que l’axe anglo-américain a toujours considéré l’intégration européenne importante sans pour autant encourager une indépendance stratégique du Vieux Continent. Cela implique que l’Europe souveraine "à la Macron" est incompatible avec l’OTAN.
Il est évident que Trump ne fait qu'exprimer l’amère réalité: les États-Unis ne sont plus la garantie inconditionnelle de sécurité de l’espace économique mondial. Le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas constate que l’ordre mondial placé sous la protection de l'aile de l’aigle américain, et qui a rendu possible la prospérité européenne pendant 70 ans, n’existe plus. Cependant, cela n’implique pas nécessairement que, soudainement, les Etats-Unis se réfugieraient dans une « policy of isolationism », comme le suggérait le ministre allemand[12]. Comme le démontre Barry R. Posen (Foreign Affairs, mars-avril 2018), bien qu'erratique, l’activisme diplomatique de Trump et les interventions des forces de frappe américaines (en Syrie et Afghanistan) dès son installation à la Maison Blanche révèlent que les États-Unis sont tout sauf isolationnistes. Trump n’a pas seulement renoué les accords de sécurité avec le Japon et la Corée, mais il a également prévu d’augmenter de 1,5 milliards le budget de 10 milliards de dollars destiné aux exercices militaires en Europe de l’est. En outre, il a gracieusement offert à l’Ukraine de l’équipement logistique et militaire.
Trump réagit aux déséquilibres structurels du système du commerce mondial causés par les excédants commerciaux de la Chine et de l’Allemagne[13]. Ces derniers s’alimentent au détriment des autres pays, mais surtout au dépend des États-Unis qui se sont chargés d’être le consommateur-prêteur de dernier ressort de l’économie mondiale – le vrai moteur de la croissance mondiale. En effet, si l’on s’intéresse aux actifs et passifs des puissances mondiales (données de 2014), on constate que le Royaume-Uni et les États-Unis, ayant été respectivement le centre impérial de grands espaces géoéconomiques fondés sur le libre-échange au XIXe et XXe siècle, sont caractérisés par des forts passifs : moins 873 milliards de dollars (UK) et presque moins 4.500 milliards (USA) accompagnés par de hauts investissements directs ou indirects à l’étranger[14].
Cela implique que ce n’est pas à travers les excédants commerciaux qu’on domine le monde. Au premier trimestre 2018, la Chine a enregistré pour la première fois depuis 1993 un bilan en déficit[15]. Le Financial Times nous garantit qu’il s’agit essentiellement d’un « widening tourist deficit, caused both by the flood of Chinese tourists and a drop of arrivals in China ».
Cependant, une perspective plus ample suggère d’y ajouter d'autres facteurs liés à l’activisme géopolitique chinois de ces dernières années :
- À Djibouti, la Chine installe à Obock dès la fin 2017 sa première base et port militaire d’outre-mer en faisant ainsi concurrence aux bases françaises et américaines[16].
- Depuis 20 ans, le Soudan est sous sanctions sans aucun accès aux marchés financiers internationaux et au marché global par la volonté de Clinton. Cela a forcé le Soudan à rechercher des financements auprès de la Chine[17]. Cela corrobore la thèse de l’inefficacité des sanctions et de leurs effets souvent contre-productifs. En effet, la Chine a signé en janvier 2018 un accord avec le Sud-Soudan pour des aides humanitaires s’élevant à 63 millions de dollars[18].
- La troisième économie d’Afrique, l‘Angola trouve dans la Chine son « biggest trading partner » et son principal créditeur. Après la Russie, l’Angola est le deuxième fournisseur de pétrole de la Chine. « Since oil is used as collateral for Chinese credit » pour des grands projets de diversification de l’économie, les dettes angolaises risquent désormais de conduire le pays au défaut de paiement. Cela expose à la perte le crédit chinois vers l’Angola[19].
- En outre, Le Monde du 18 juin identifie dans l’Ethiopie le symbole de la « Chinafrique ». Après l’indépendance du Djibouti de la France en 1977, « la France s’est peu à peu effacée sur le plan ferroviaire au profit de la Chine ». Des aéroports au renouvellement et extension des chemins de fer, la Chine investit « de manière massive » en Ethiopie, et a notamment relié le pays à Djibouti et donc à la Mer Rouge. À cause de « la pression forte en faveur de la démocratie » exercée par l’Occident et l’Europe comme condition au financement, l’Ethiopie, comme le Soudan, s’est dirigée vers la Chine. En effet, comme l’observe Emeline Wuilbercq « le désintérêt chinois vis-à-vis de la question des droits de l’homme et l’inclination autoritaire des régimes dans les deux pays facilitent aussi l’entente bilatérale ». Nonobstant les considérables financements chinois, l’Ethiopie exprime un déficit commercial de plus de 22 milliards compliquant encore une fois la position de prêteur de la Chine.
Le Financial Times rappelle que seulement deux banques chinoises, à savoir China Development Bank et Export-Import Bank of China, ont prêté jusqu’à 700 milliards de dollars, le même montant prêté par la Banque Mondiale et six institutions régionales de développement. Le projet d’infrastructures et d’expansion géoéconomique de la Chine l’expose inévitablement à soutenir les incontournables dettes des pays impliqués[20]. Ainsi s’explique l’inévitable déficit du bilan. La Chine est en train de devenir un centre impérial, prêteur-consommateur de dernier ressort, pour tous les pays qui ont été négligés par les institutions multilatérales de l’Occident. Avec la base de Djibouti, la Chine commence à tracer les frontières de sécurité de son espace économique qui lui permettra à travers Suez d’inonder l’Europe et le monde avec ses marchandises.
Dans le premier numéro de 2018 de Politique Étrangère (1/2018), Linyan Huang, Frédéric Lasserre et Éric Mottet montrent que la grande attention portée à la Belt and Road Initiative dépend surtout d’un manque d’infrastructures permettant une bonne viabilité entre l’intérieur de la Chine et ses ports. Mais l’activisme de la marine militaire chinoise en Mer de Chine Méridionale, le doublement de la capacité du canal de Suez et la base de Djibouti imposent de considérer que le véritable projet de la Chine est d’assurer la sécurité de son propre espace économique maritime, se soustrayant ainsi à l’hégémonie de la flotte américaine. La géopolitique enseigne que celui qui domine la mer, domine le monde.
Si la confrontation géopolitique entre les États-Unis et la Chine signera le prochain siècle, Marcel Fratzcher, président du Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung, commente sur un tweet du 10 juin : « China’s declining trade surplus is good for rebalancing the global economy, but it is bad for Germany as the pressure on the country will keep rising to address its excessive current account surplus of 8% of GDP ». La pression sur l’Allemagne s’appelle Trump. Le briefing de EuroIntelligence du 11 juin[21] insiste sur le fait que l’ordre international, où les États-Unis était inconditionnellement les consommateurs-prêteurs de dernier ressort et garants de la sécurité du commerce mondial, « was the perfect system for the likes of Angela Merkel ». Bien que la Chancelière invoque la nécessité d’une indépendance stratégique de l’Europe, ses actions contredisent ses propositions. « She has made no efforts whatsoever », affirme EuroIntelligence, « to bring down Germany’s large current account surplus, which is one of the deep causes behind the collapse of the rules-based global trading system and the persistence of the troubles in the eurozone ».
L’instauration à l’échelle européenne de l’ordolibéralisme par l’Allemagne[22] exporterait sur la longue durée la déflation dans le monde entier. C’est contre l’horizon de la déflation séculaire que Trump cherche à faire trembler l’ordre qui a conduit à la domination économique de l’Europe par l’Allemagne. L’Allemagne est tellement dépendante de l’ouverture du marché des États-Unis, en tant que prêteur-consommateur de dernier ressort, que le lobby allemand des voitures « wants the EU to cut the imports tariffs on US cars unilaterally, in order to appease Trump »[23]. Cela ne démontre pas seulement la volontaire ignorance des règles de l’OMC – qui ne permet pas de discriminer en supprimant les taxes uniquement sur les voitures américaines – mais surtout l’incompréhension du lobby allemand du réel l’intérêt de Trump qui ne consiste pas simplement à imposer un régime mercantiliste à son profit.
Comme le suggère Daniel Sargent dans Foreign Policy, il est possible que le G7 soit une institution dépassée et surclassée par le G20[24]. Mais la diplomatie contradictoire de Trump démontre le fait incontestable qu’un ordre mondial s’enracine sur un prêteur-consommateur de dernier ressort. La remise en question de la volonté inconditionnelle des États-Unis à jouer ce rôle, fait trembler les pays (Chine, Allemagne) ayant prospéré grâce à ce système en imposant une économie politique incompatible avec l’hégémonie américaine. Il n’est pas exclu que les États-Unis puissent encore jouer ce rôle, même sous Trump, à la condition que les excédants commerciaux soient investis[25], pour ne pas créer des déséquilibres dans la circulation de l’économie mondiale.
[1] Marc Semo, Arnaud Leparmentier et Gilles Paris, « Au G7, sourires de façade, mais profondes divergences», Le Monde, 11 juin 2018.
[2] Foreign Affairs, « Which World Are We Living In?”, Volume 97, Number 4, July-August 2018.
[3] https://it.businessinsider.com/dallitalia-allest-europa-i-movimenti-politici-estremi-sono-uniti-sullanti-immigrazione-ma-divisi-su-tutto-il-resto/
[6] Citation traduite de l’anglais par l’auteur : « we’re only just now beginning to understand the extent of the economic fallout […] as well as the degree to which it has helped poison our politics », URL: http://www.slate.com/articles/business/the_next_20/2016/09/when_china_joined_the_wto_it_kick_started_the_chinese_economy_and_roused.html?via=gdpr-consent
[9] M. Wang explique l’origine et la fonction du SDR comme une « synthetic currency » : « The international monetary system created at the end of World War II was based on fixed exchange rates and a strong link between the dollar and gold. By the early 1960s, the economist Robert Triffin had identified a major weakness in this system: the country that issued the global reserve currency (in this case, the United States) had to supply the world with liquidity in its currency—but to do so, it had to run balance-of-payments deficits, which would erode the world’s confidence in the currency. Over the course of the decade, the so-called Triffin dilemma became a widely recognized reality. In 1969, to address the problem, the IMF created the SDR to supplement the U.S. dollar as a source of international liquidity; in 1970, it made its first allocation of SDR 9.3 billion. (The value of the SDR fluctuates with the value of the currencies on which it is based) ».
[10] https://www.foreignaffairs.com/articles/asia/2017-12-19/china-and-international-monetary-system
[12] https://www.auswaertiges-amt.de/en/newsroom/news/maas-europeunited/2106528
[13] Dans Foreign Affairs, Jeremy Shapiro affirme: « Trump views the European Union as “worse than China” on trade and little more than a German vehicle for extracting unfair deals from the United States. Trump’s administration has paid little attention to the EU except to demand trade concessions from it », URL: https://www.foreignaffairs.com/articles/europe/2018-06-12/what-america-first-will-cost-europe?cid=soc-tw&pgtype=hpg.
[14] http://www.limesonline.com/cartaceo/il-dollaro-resta-imperiale?prv=true
[20] https://www.ft.com/content/ee78ee68-4945-11e8-8ae9-4b5ddcca99b3
[21] http://www.eurointelligence.com/public/briefings/2018-06-11.html?cHash=1eed35a77a310a67e48f87fff83491a5
[25] On connait l’argumentaire de Trump affirmant que les États européens devraient augmenter leurs dépenses au profit de la défense à hauteur de 2% de leur PIB comme contribution minimale dans le cadre de l’OTAN. Mais ce type de dépenses n’est qu’une des multiples possibilités.