1-Pourquoi vous êtes-vous engagé au sein de l'Institut ?
La première raison pour laquelle je me suis engagé au sein de l'Institut c'est l'environnement. L'adaptation au changement climatique, la responsabilité de chacun que cela crée en termes d'inégalité de destin, la nécessité d'une concorde mondiale pour limiter le changement climatique sont des sujets sur lesquels je travaillais depuis plusieurs années. De longues discussions avec Thomas Friang et quelques moments passés avec les membres du conseil scientifique -- c'est là que j'ai commencé ma relation avec Open Diplomacy -- m'ont fait comprendre que la dimension internationale était cruciale et que la diplomatie ouverte à une profonde pertinence pour mettre en place des solutions viables. Au fond, c'est la conviction que l'Institut peut participer au bien commun.
2-Selon vous, qu'est ce qui fait l'originalité de l'Institut Open Diplomacy en tant que think tank ?
Open Diplomacy est original pour de multiples raisons. Mais pour le sujet qui est au cœur du XXIeme siècle, donner une voix au plus grand nombre d'acteurs, et surtout ceux éloignés du pouvoir, est une mission incroyablement stimulante. Faire parler le Sud avec le Nord, les jeunes avec leurs aînés ou les forêts avec les villes -- à travers le Global Forest Summit -- sont des tâches essentielles. Rappeler aux dirigeants leurs responsabilités vis-à-vis des générations futures, motiver les futurs leaders à ne pas perdre espoir face aux chantiers immenses qui s'annoncent sont autant d'exploits qu'Open Diplomacy peut réussir.
3-Pouvez-vous nous raconter une anecdote de votre mission de coprésident(e) de l'Institut ?
Elle aurait dûrester secrète ! C'était un soir où je devais intervenir à l'ouverture de la sélection du forum "devenir délégué". Magie des agendas électroniques et j'avais totalement oublié alors que j'étais attendu à 20h précise pour participer à une table ronde au milieu d'ambassadeurs et de ministres. Thomas Friang s'inquiétant de mon absence m'appelle. Après quelques libertés avec le code de la route (mais dans la plus totale légalité) et avoir traversé la moitié de Paris, j'ai pu prendre ma part au débat. Sans le sang froid de Thomas, cela n'aurait pas fonctionné !
4-L'Institut Open Diplomacy œuvre pour que le grand public s'empare des politiques publiques façonnées par l'international. Selonvous, quels sont les domaines politiques prioritaires dans lesquels cette mission pédagogique et civique doit être déployée en priorité ?
La crise climatique est la question centrale au menu d'Open Diplomacy. C'est bien sûr le cœur de beaucoup de politiques publiques et cela pourrait paraître convenu de le dire. Mais sur ce sujet Open Diplomacy doit apporter un élément essentiel que très peu peuvent apporter : par la participation du plus grand nombre, par la voix donnée aux ignorés, l'Institut sera ce qui transformera des promesses faciles en actes résolus. La force du plus grand nombre, le poids des parties prenantes doivent être un rappel constant et entêté que nous ne pouvons pas échouer.
5- À l'heure de la guerre en Ukraine, quel regard portez-vous sur l'état du multilatéralisme et le rôle que la France peut jouer dans le système international ?
La crise en Ukraine marque un basculement. On ne peut plus dissocier commerce et morale. On ne peut plus ignorer que les premières armes ne sont pas utilisées sur le champ de bataille mais dans le domaine de l'économie. Ce n'est plus le doux commerce qui apportera la paix, mais l'utilisation avisée de tous les leviers de l'économie pour faire plier les Etats voyous. Il faut construire cette doctrine et s'en donner les moyens.
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