Dans le cadre du Forum Génération Égalité (FGE), rassemblement mondial en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, organisé par l’ONU Femmes et co-présidé par la France et le Mexique, qui se tiendra à Paris du 30 juin au 2 juillet 2021, l’Institut Open Diplomacy a restitué ce jour au Gouvernement français un rapport de dix propositions phares pour une société égalitaire, co-construites avec la société civile.
Ces propositions sont issues des contributions des citoyens et citoyennes français.es recueillies durant le Grand Tour #NotreGénérationEgalité, déployé sous la forme de 14 conférences consultatives à travers tout le territoire national, du 8 avril au 17 mai 2021. Pour ce faire, l’Institut a systématiquement mobilisé des membres du gouvernement, des parlementaires, des ambassadeurs, ainsi que des entreprises et des associations engagées.
L’Institut Open Diplomacy, dont la mission est d’articuler le débat public national avec les enjeux internationaux, a été mandaté en mars 2020 par Jean-Yves le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et Marlène Schiappa, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, pour associer un maximum de Français aux préparatifs de ce sommet international.
L’Institut a examiné plus de 300 idées exprimées lors du Grand Tour. Parmi celles-ci, dix propositions* clés ont été retenues afin de nourrir le travail des institutions politiques et sociales :
- A court terme, une relance féministe est attendue et constituerait une occasion historique d’affirmer le principe d’égalité en matière budgétaire. Elle pourrait induire une révision féministe de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF).
- Cette relance féministe, touchant aux enjeux structurels, devra aussi faire face à l’urgence conjoncturelle : traiter les conséquences particulières de la pandémie envers les femmes, dans la loi de finances 2022.
- La mère de toutes les batailles demeure la lutte contre les violences faites aux femmes, qui doit mobiliser les partenaires sociaux lors d’une conférence sociale féministe.
- Dans la durée, il s’agit de développer la culture de l’égalité. Pour déconstruire les stéréotypes sexistes, l’éducation nationale joue un rôle majeur. Le contrôle parlementaire, évaluant chaque année le déploiement de la Convention interministérielle 2019-2025 relative à ce sujet, sera décisif.
- Ancrer la culture de l’égalité a pour corollaire de concrétiser la mixité. Alors que nos structures socio-économiques sont de plus en plus marquées par le numérique, il faut une feuille de route multi-acteurs pour la parité dans les filières scientifiques et technologiques d’ici 2030.
- La mixité est toujours encouragée par la représentation du leadership des femmes. En la matière, l’exemplarité de la puissance publique est essentielle. Elle peut être renforcée par un amendement de la proposition de Loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle.
- Les exemples de leadership féminin sont rares. Il faut agir pour rendre davantage visibles les femmes dirigeantes et les faire émerger. Sous l’égide du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), une « Coalition Visibilisation » pourrait rassembler tous les corps intermédiaires volontaires pour y concourir.
- Les victoires symboliques ne réduisent pas la charge familiale portée lourdement par la majorité des femmes. En la matière, les mesures pour une bonne articulation de la vie professionnelle et personnelle aideront considérablement, ce qui nécessite de valoriser les employeurs les plus engagés.
- L’accélération de la révolution numérique exige de combattre les agressions en ligne, nouveau vecteur de la violence misogyne. C’est pourquoi l’Institut propose la création d’une autorité numérique européenne permettant de réguler et superviser les plateformes numériques.
- Enfin, ces actions ne porteront pleinement leurs fruits que si les hommes s’emparent aussi de l’objectif de l’égalité réelle, par exemple, en encourageant la paternité féministe, ou encore en développant la gouvernance paritaire.
De Lille à Pointe-à-Pitre, en passant par Orléans, Rennes ou encore Bordeaux, ce sont 3 000 citoyens, venant de plus de 450 communes différentes, qui ont directement pris part aux étapes régionales du Grand Tour pour faire valoir leurs idées et leurs propositions, concrétisant ainsi l’ambition de diplomatie participative portée par l’Institut.
« Nous sommes fiers d’avoir pu transmettre les pistes d’action les plus pertinentes proposées par les Français en faveur de l’égalité femmes-hommes. Nous espérons qu’elles auront l’impact escompté auprès des institutions publiques et pourront être concrétisées rapidement au niveau national. » a déclaré Thomas Friang, Fondateur et Directeur général de l’Institut Open Diplomacy.
*Ces dix propositions sont détaillées dans le rapport ci-dessous
À propos de l’Institut Open Diplomacy
L’Institut Open Diplomacy est un laboratoire d’idées qui étudie et décrypte, pour le grand public, toutes les politiques publiques ayant une dimension internationale. À l’origine du groupe d’engagement du G20 et du G7 pour les jeunes en 2011, le Y20 et le Y7, l’Institut est largement reconnu pour ses travaux en matière de diplomatie participative. Ayant créé le réseau international des « Parlementaires pour la Paix » en 2020, l’Institut travaille également sur la diplomatie parlementaire.