Dans la série des « carnets de l’espace », Béatrice Hainaut et Thomas Leclerc, Fellows de l’Institut Open Diplomacy ont interviewé le Général Jean-Marc Laurent, directeur exécutif de la chaire « Défense & Aérospatial » de Sciences Po Bordeaux.
Jean-Marc Laurent était pilote de chasse dans l’armée de l’air. Il a dirigé le Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA) et dirigé le Commandement du soutien des forces aériennes (CSFA) à Bordeaux. En 2013, il a fondé, à Sciences Po Bordeaux, la Chaire « Défense & Aérospatial » avec le soutien de Dassault Aviation, Thalès et Safran puis Ariane Group, et la Direction des applications militaires du CEA.
Comment définir aujourd’hui l’utilisation de l’espace ?
Comment notre utilisation de l’espace va-t-elle évoluer ?
L’espace sera-t-il un théâtre d’opérations militaires comme les autres ?
Pourquoi la France, puissance spatiale depuis 1965, ne se dote-t-elle d’une stratégie spatiale de défense que maintenant ?
Dans la communauté militaire, cette stratégie a aussi un intérêt car elle permet de reconnaître et d’affirmer le rôle particulier de l’armée de l’Air qui s’investit depuis longtemps, parfois un peu seule, dans le spatial. Elle permet aussi de comprendre que les prérogatives qui lui sont données n’enlèvent rien au fait que les produits de l’espace (les poissons de mon analogie initiale) sont à tous. Elle ne se place pas sur ce terrain et « ne s’accapare pas » la « poissonnerie » ! En revanche, l’armée de l’air devient responsable de la sécurité « dans la haute mer » de l’espace.