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11 juin 2023 | Aux côtés du Collège des Bernardins, l’Institut Open Diplomacy ainsi que la Fondation René Cassin, l'Institut Jacques Delors et le Réseau France-Ukraine ont élaboré 18 propositions pour une paix durable en Europe, révélées ce dimanche 11 juin 2023.
L’agression russe de l’Ukraine, qui a débuté en 2014 par l’annexion illégale de la Crimée, a désormais un impact planétaire. En témoignent la montée des tensions internationales à travers le globe et les conséquences socio-économiques dramatiques pour tous les États de la planète. Dans ce contexte de grande instabilité, où il est difficile d’imaginer l’avenir à travers le brouillard de la guerre, une centaine d’experts a été réunis, chaque mois, au Collège des Bernardins, pour conduire une réflexion interdisciplinaire sur les meilleures façons de soutenir l’Ukraine et de reconstruire une paix durable en Europe.
A l’issue de six mois de réflexions transversales, 18 mesures ambitieuses sont préconisées dans le rapport publié aujourd’hui et restitué, le 17 juin prochain, au Collège des Bernardins, institution hôte du séminaire et à l’initiative de ce projet de recherche.
De l’intégration par étapes de l’Ukraine à l’UE jusqu’au renforcement de l’industrie européenne de la défense ; de l’instauration d’un tribunal pénal international pour juger les crimes du régime de Vladimir Poutine jusqu’à la mise en place d’une justice transitionnelle en Russie pour juger les crimes du communisme ; de la mise en œuvre d’un programme cohérent de reconstruction économique de l’Ukraine sur la base de la plateforme créée par le G7 jusqu’à la l’instauration d’un programme de coopération entre l’UE et l’opposition démocratique russe, autant de recommandations formulées par les experts pour engager l’Europe dans un processus concret de reconstruction d’une paix durable.
« Nous appelons les dirigeants européens à s’emparer de nos 18 propositions. L’actualité en démontre la pertinence. Le G7 d’Hiroshima en présence du Président Zelensky a été un tournant diplomatique. Le Corps des Volontaires Russes qui attaque Belgorod ou encore le sabotage russe du barrage de Kakhovka représentent autant de charnières tactiques. Nous avons besoin d’un nouveau paradigme de politique étrangère, que l’on pourrait qualifier de néo-réaliste ; et ce pour fournir toute l’aide nécessaire pour que l’Ukraine batte le néo-impérialisme russe. C’est là que réside la possibilité d’une paix durable et de la stabilité de l’ordre international. » précise Thomas Friang, Fondateur et Directeur général de l’Institut Open Diplomacy.
→ LES 18 PROPOSITIONS DU RAPPORT
- Intégrer, par étapes, l’Ukraine dans l’Union européenne.
- Aider, avec toutes les mesures financières et techniques possibles, Kyiv à pour suivre son agenda de réformes.
- Renforcer et soutenir la mobilisation des collectivités territoriales et développer les actions de solidarité envers le peuple ukrainien.
- Adopter une politique étrangère néo-réaliste, préserver l’autonomie des capacités françaises de réflexion stratégique face aux influences étrangères, singulièrement russes, et assurer la cohérence de la communication diplomatique de la France avec ses engagements internationaux.
- Amplifier toutes les formes de soutien diplomatique directes à l’Ukraine et accélérer et renforcer les efforts européens, soutenus par la France pour aider l’Ukraine à faire face.
- Poursuivre et consolider le soutien diplomatique indirect apporté par la France à l’Ukraine et soutenir toutes les initiatives diplomatiques qui permettent à l’Ukraine de bénéficier de soutiens militaires plus forts.
- Commencer dès à présent la reconstruction, en s’appuyant sur la plateforme du G7, pour garantir une coordination internationale de l’aide à l’Ukraine la plus fine possible, tout en assurant un processus de reconstruction cohérent avec les standards européens exigés dans le cadre du chemin vers l’adhésion.
- Renforcer notre coopération bilatérale franco-ukrainienne et créer les outils appropriés pour pouvoir accompagner la reconstruction dans la durée.
- Mieux sanctionner la Russie.
- Mettre en place un agenda politique d’initiatives réglementaires, financières et capacitaires pour accélérer le développement d’une base industrielle et technologique de défense européenne adaptée à ces enjeux existentiels et apte à contribuer à une meilleure autonomie de l’UE, dans un contexte stratégique menaçant.
- Travailler au plus vite à des solutions concrètes pour répondre à la question des garanties de sécurité pour l’Ukraine. Dans l’attente des clauses de solidarité offertes à terme par l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord et l’article 42.7 du TUE, de telles garanties pourraient être assurées par un groupe de nations européennes parmi les plus militairement crédibles.
- Engager un effort massif, à l’échelle de l’ensemble des États de l’Union européenne, et singulièrement en France, de sensibilisation des citoyens aux enjeux stratégiques contemporains et aux dangers que représentent les régimes autoritaires et leur comportement à l’international pour la sécurité des pays démocratiques.
- Organiser une réflexion en profondeur, à l’échelle européenne, sur les limites de la pensée post-moderne et ses graves conséquences sur la conduite de la politique étrangère au détriment de nos intérêts nationaux, indissociables de nos valeurs et de nos principes démocratiques, libéraux et humanistes.
- Favoriser des rencontres œcuméniques entre les Églises et les différentes religions traditionnelles en Ukraine afin de trouver des issues aux conflits existants d’ordre théologico-politiques, historiographiques et ecclésiologiques.
- Initier à l’échelle de l’Union européenne un accompagnement nécessaire des mouvements démocratiques russes pour le rétablissement de l’État de droit en Russie.
- Renforcer le cadre juridique de la lutte contre l’impunité, en ratifiant le Statut de Rome de la CPI et le protocole de Kampala, et en contribuant de manière ambitieuse aux négociations en cours sur la prévention et la répression des crimes contre l’humanité et sur la coopération internationale en matière d’enquête et de poursuite.
- Veiller à la complémentarité et à l’effectivité des poursuites engagées contre les auteurs de crimes internationaux, comme le crime d’agression, le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et souligner le caractère imprescriptible de ces crimes.
- Protéger les droits des victimes, en assurant le droit à la vérité, le droit à la justice et le droit à réparation, ainsi que les garanties de non-répétition, en soutenant l’action des ONG indépendantes et le dialogue des sociétés civiles pour permettre un travail collectif sur la vérité historique.