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2010 - 2020 : une décennie enflammée pour le Golfe

| Raphaël Le Magoariec, Fellow de l'Institut Open Diplomacy

22 mars 2020

Mars 2020, la région du Golfe a déjà été marquée par des faits importants à l’image du décès du Sultan Qaboos Ibn Saïd, figure tutélaire du sultanat d’Oman, ou encore de l’épidémie du Covid-19. Cette épidémie est prise très au sérieux par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite qui doivent accueillir cette année des événements mondiaux majeurs, à savoir l’Exposition universelle de Dubaï et le G20 à Riyad. Il est bien entendu encore trop tôt pour juger du réel impact qu’auront ces faits sur la conduite des affaires régionales. 

Pour les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la décennie précédente a été mouvementée à différentes échelles, elle mérite donc qu’on s’y arrête pour observer les différentes dynamiques qui ont agité ces États et leurs sociétés.

2010-2020 : le Golfe divisé par les printemps arabes

Les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Bahreïn et l’Égypte ont retiré une première fois leurs ambassadeurs au Qatar en 2014, et ont pris, au mois de juin 2017, la décision radicale d’un blocus à l’encontre de celui-ci. L’ensemble de ces faits auront été des étapes marquantes de cette décennie. 

Ce nouveau temps diplomatique qui s’ouvre concernant la relation entre le Qatar et ses États riverains trouve ses origines dans le passé ainsi que dans la personnalité clivante de l’émir Hamad Bin Khalifa Al-Thani, mais a comme point de bascule les révolutions arabes. 

Face à l’affaiblissement de puissances régionales historiques, et en regard de cette nouvelle configuration régionale, les Émirats arabes unis et le Qatar sont devenus, en plus de l’Arabie saoudite, des acteurs majeurs. C’est dans ce contexte que sont apparues au grand jour ces divisions dans les postures adoptées par chacun de ces pays.

Le Qatar, qui avait adopté une attitude de médiateur régional tout au long des années 2000, a profité de ce nouveau temps politique pour gagner en influence sur la scène régionale en devenant un acteur à part entière. Pour devenir influent, il s’est appuyé en grande partie sur son réseau allié de Frères musulmans avec qui il a noué des liens dès les années 1950 et 1960, tout en profitant de sa proximité avec des membres de la société civile arabe développée autour de sa chaîne télévisée d’information Al-Jazeera. 

La confrérie des Frères musulmans est un acteur honni depuis la fin des années 1990 par les Émirats arabes unis, aux premiers rangs desquels l’émirat d’Abu Dhabi. Ce dernier a pris, au cours de la décennie 2010, le dessus dans la direction des affaires de l’État fédéral des Emirats arabes unis aux dépens de Dubaï, un émirat qui a en effet perdu de son pouvoir dans la décision fédérale à la suite de la crise financière de 2008, qui a eu des retombées néfastes sur son économie et plus globalement sur celle du pays. La ligne autoritaire défendue par Abu Dhabi l’a ainsi en grande partie emporté sur le pragmatisme économique de Dubaï.

L’Arabie saoudite suit sur le dossier qatarien la volonté d’Abu Dhabi, son allié, qui a accepté d’entrer à ses côtés en guerre au Yémen contre le mouvement Houthis, en 2015. Il s’agit d’une guerre aux objectifs multiples pour les alliés saoudiens et émiriens. Elle s’inscrit pour le nouveau pouvoir saoudien dans une logique confessionnelle, le but étant d’inscrire ce territoire dans son « pré-carré » face aux Houthis qu’elle perçoit comme le relais de l’Iran. 

Sur le plan personnel, pour Mohammed Bin Salman Al-Saoud, alors ministre de la défense, l’objectif en menant cette guerre est d’affirmer son pouvoir à l’échelle nationale. Pour les Émirats arabes unis, il s’agit de s’implanter par le biais de cette guerre entamée au Yémen, sur les côtes de l’Océan indien afin de développer leur politique économique par la constitution d’un réseau de comptoirs. 

Cette stratégie de blocus à l’encontre du Qatar est également pour Riyad l’opportunité de sanctionner la politique hyperactive dirigée par l’ancien émir Hamad Bin Khalifa Al-Thani, au sortir de son coup d’État de juin 1995, et par ce biais, la volonté de remettre Doha dans le rang en tentant d’affaiblir ses ambitions politiques sur la scène internationale. Ce blocus symbolise plus globalement l’opposition qui se joue au sein du Conseil de Coopération du Golfe entre, d’une part, le Qatar qui, hors du Golfe, a fait le pari d’investir le champ politique arabe par l’intermédiaire de nouveaux acteurs et, d’autre part, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite qui, craignant ces bouleversements régionaux pour la sécurité future de leur régime, ont joué la carte du statu quo. 

Dans ce nouvel environnement tendu, le Koweït, en tant que médiateur principal, mais aussi le sultanat d’Oman, ont tous deux joué leur rôle si caractéristique de plateformes diplomatiques, de relais, pour tenter de trouver une issue favorable à cette crise persistante, et ce d’autant plus qu’ils craignent d’être les prochains États à être soumis aux pressions du duo saoudo-émirien. 

Doha a réussi à surmonter ce blocus en s’appuyant sur son assise financière, ce qui lui a permis de redéfinir son réseau d’approvisionnements et de se concentrer sur le développement de certains secteurs à l’échelle locale, à l’image de son secteur agricole. Il est à noter qu’après la chute du président égyptien et Frère musulman, Mohammed Morsi, à l’été 2013, le Qatar s’est fait plus discret dans sa politique étrangère. Cette date coïncide avec la prise de pouvoir du jeune émir Tamim Bin Hamad Al-Thani à Doha.

2010-2020 :  le modèle arabe de l'Etat-providence doit inventer l'après-pétrole

L’État providence a été un acteur central de cette décennie. La puissance financière importante de la majorité des pays du Golfe leur a permis de surmonter cet essor soudain de mouvements révolutionnaires et même, comme nous avons pu l’observer, de devenir acteurs dans la gestion des affaires régionales. Des annonces d’augmentation de salaires ont été faites dans plusieurs pays du Golfe pour prévenir la propagation des idées révolutionnaires. Toutes velléités à caractère révolutionnaire ont été réprimées par des mesures d’emprisonnement, voire par la peine de mort comme ce fut le cas en Arabie saoudite pour le cheikh Nimr Baqer Al-Nimr. 

La décennie 2010-2020 marque une nouvelle étape dans l’évolution du modèle d'État providence qui avait été instauré dans les années 1970 grâce à la rente pétrolière pour acheter la paix sociale. Aujourd’hui, cette question inquiète les régimes de la région. Au Qatar, le jeune émir Tamim Bin Hamad Al-Thani expliquait dès 2013 que la jeunesse qatarienne devait avoir à l’esprit l’importance d’être actif dans le domaine du travail et ne plus seulement compter sur la redistribution étatique. À Abu Dhabi qui est à la pointe en la matière, des programmes de diversification économique sont mis en place pour tenter de permettre une transition en douceur vers un autre modèle social.

Le Golfe dans son ensemble investit dans des infrastructures, et notamment dans l’économie de la connaissance, pour procéder à une nationalisation des emplois du secteur du travail. Le but est de préparer leur jeunesse nationale aux défis de la mondialisation par l’adaptation de leur système scolaire aux attentes de l’économie mondiale.

Pour autant, les jeunesses du Golfe n’épousent pas encore pleinement ces desseins. Les grandes universités présentes sur leur territoire, notamment au Qatar et aux Émirats arabes unis, accueillent en majorité des enfants d’expatriés ou des personnes étrangères ayant la volonté de poursuivre leurs études dans un autre pays que le leur. 

Dans ce contexte, on observe deux phénomènes. D’une part, le secteur privé préfère généralement se tourner vers une main d’oeuvre étrangère diplômée qui est réputée être plus flexible face au poids des contraintes du marché du travail. D’autre part, l’État doit convaincre la jeunesse de se tourner vers un secteur privé peu attractif. En effet, dans ce domaine, la tendance au sein des pays du CCG est à la baisse des salaires (voir l’article de Laurence Louër, « Les enjeux des réformes des politiques de l’emploi dans les monarchies du Golfe » publié par le CERI en mai 2012). 

Dans ce contexte, l’enjeu majeur est de limiter les mécontentements au sein de la population nationale. La présentation d’une planification économique s’inscrit dans ce contexte. Tous les États du Conseil de Coopération du Golfe ne sont toutefois pas confrontés à la même situation économique et démographique.

Pour l’Arabie saoudite, qui voit la pression démographique peser de plus en plus sur son économie, le développement de nouvelles ambitions au travers de la Vision 2030 est capitale pour pouvoir faire face à une arrivée en moyenne de 500.000 jeunes de plus sur son marché du travail chaque année. 

Conçues par des cabinets d’audit, américains ou britanniques, les Visions que possèdent l’ensemble des pays du CCG sont surtout produites dans le but de séduire de possibles investisseurs étrangers qui possèdent le champs lexical employé au sein même de ces documents. 

Contrairement au royaume saoudien, le Qatar et les Émirats arabes unis possèdent des assises financières conséquentes par rapport à leur population nationale pour affronter ces défis sur un plus long terme. Durant cette décennie 2010, la question de l’emploi s’est réellement manifestée dans les rues de plusieurs villes du sultanat d’Oman et du Bahreïn, tandis que le modèle politique de monarchie parlementaire particulier de l’émirat du Koweït a permis de canaliser les mécontentements au sein même de son système politique. 

À travers l’élan révolutionnaire arabe, c’est la frustration sociale qui s’est exprimée dans ces pays. Depuis les années 1990, le système d’emplois publics de ces États peinent à absorber le chômage de masse de leurs nationaux. La diversification économique et les nationalisations d’emplois n’ont pour le moment pas encore eu suffisamment de poids sur leur secteur du travail pour éteindre le ressentiment d’une partie de leurs jeunesses attirées par les riches économies du Qatar, d’Abu Dhabi et de Dubaï. 

Les formes de manifestation et de répression ont connu différentes intensités en fonction des pays et de l’histoire dans lequel s’ancre chacun de ces tissus sociaux. C’est au Bahreïn, un pays qui a connu de nombreux soulèvements au cours des dernières décennies que la répression a été la plus féroce et a vite pris, dans les discours des deux camps sous le poids des acteurs les plus radicaux, une coloration confessionnelle. Une stratégie de polarisation confessionnelle établie par les royaumes bahreïnien et saoudien en vue de disqualifier les demandes formulées par leurs oppositions.

2010-2020 : la concurrence géopolitique se poursuit dans l'arène sportive

Pour gagner en visibilité, les diplomaties du Golfe se sont activées dans les années 2010 : ouverture ou construction de plusieurs musées au Qatar et à Abu Dhabi, octroi de l’Exposition universelle 2020 à Dubaï, sans oublier la candidature du Qatar à l’organisation de la Coupe du monde 2022 de football couronnée de succès… Les pays du Golfe poursuivent l’objectif de s’introduire dans des secteurs fondamentaux de la mondialisation, synonymes de modernité et d’ouverture politique. Des politiques qui se développent toutefois selon des schémas différents. Prenons l’exemple du sport spectacle pour étudier ce constat. 

Les stratégies du Qatar et d’Abu Dhabi, à partir des années 2000, se ressemblent. Disposant tous deux de rentes en hydrocarbures conséquentes, ils se sont munis d’un club ou de réseaux de clubs sportifs à l’échelle mondiale. Ils structurent principalement l’investissement sportif comme un outil de leur politique étrangère. Ils se sont également munis à partir des années 2000 d’infrastructures adaptées pour accueillir nombre de circuits sportifs mondiaux de premier plan. Les années 2010 marquent pour ces deux émirats le passage d’une stratégie sportive à un stade supérieur avec, comme apothéose pour le Qatar en 2010, l’annonce de l’accueil en 2022 de la Coupe du monde qui sera un relais majeur de sa communication officielle.

À l’inverse le cas de Dubaï relève d’une autre dynamique. La décennie 2010 marque la poursuite de l’investissement de l’émirat dans l’industrie du sport-spectacle pour faire vivre le projet lancé par Cheikh Mohammed Bin Rachid Al-Maktoum, l’actuel émir, dans les années 1990 dans le but de diversifier l’économie de l'émirat. Dans ce schéma, la cité-État investit dans la réception de nombreuses compétitions mondiales. Il s’agit ainsi de rendre l’émirat attractif en raison du mode de vie proposé aux travailleurs expatriés diplômés tout en faisant de l’industrie sportive un vecteur de promotion touristique de la marque Dubaï. À l’image de Lionel Messi, protagoniste du clip de promotion de l’Expo 2020, le sport spectacle représente bien plus pour l’émirat que la simple réalité du terrain sportif. Il est, en effet, un moyen d’asseoir sa réputation auprès d’un public mondial par la recherche de l’assentiment des plus grandes stars planétaires.

Le sultanat d’Oman s’inscrit lui aussi dans cette même logique économique. Cependant, le développement de sa stratégie sportive mondialisée, entamée en 2009, intervient uniquement dans le cadre de l’ouverture de son territoire au secteur du tourisme. Possédant de très minces ressources en hydrocarbures le sultanat réfléchit, dans les années 2000, à de nouveaux axes économiques moteurs, dont le tourisme. L’investissement du sultanat dans des circuits sportifs mondiaux tournés vers la nature intervient dans l’optique de mettre en avant les richesses naturelles dont dispose son territoire, ainsi que son patrimoine culturel rénové. Cette stratégie de séduction vise une clientèle aisée à la recherche de nouvelles aventures. À l’instar d’Oman, la stratégie du royaume du Bahreïn relève de cette même dynamique économique. C’est dans ce cadre, qu’en plus de son Grand Prix de Formule 1, le régime a pris possession en 2016 d’une équipe cycliste.

Enfin, l’intégration soudaine du sport spectacle à l’agenda saoudien intègre la nouvelle stratégie économique souhaitée par le nouvel homme fort du royaume, le prince héritier, Mohammed Bin Salman Al-Saoud. Le sport spectacle est ainsi conçu comme un vecteur d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Ce nouveau secteur, par ailleurs, est un outil de communication qui offre au régime la possibilité d’ouvrir son territoire par l’image à de potentiels futurs touristes qui viendront faire vivre le projet de la Vision 2030.

Élaboré dans le but de développer une image positive de leur État, l’investissement massif de plusieurs pays du Golfe dans le sport reste ambivalent. En effet, le sport représente un secteur majeur de l’économie mondiale, et qui de plus, est surexposé sur le plan médiatique. Derrière cette image moderne ce sont les dérives en matière de droits de l’homme qui, par le travail des ONG et des médias, rejaillissent sur la communication officielle de ces pays à l’instar de la kafala et des conditions de vie déplorables des ouvriers sur les chantiers de la Coupe du monde 2022. 

Sous la pression internationale, le Qatar a dû jouer la carte de la transparence par l’ouverture des stades aux ONG et médias étrangers, puis faire des annonces dès 2014 en faveur d’une amélioration des conditions de vie de ces ouvriers avant de mettre fin en 2016 à ce système. Cette mesure reste perçue comme un instrument de communication six ans avant l’ouverture de cet événement majeur pour tenter de redorer son blason. Dans les faits, les moyens mis à disposition du ministère du travail restent faibles et n’incluent pas l’ensemble des métiers comme les domestiques. 

Parfois ce sont tout simplement les exactions commises à l’encontre des droits de l’homme qui amènent les ONG et la presse étrangère à se saisir des grands événements pour augmenter la pression sur l’État en question. 

C’est le cas du dernier Paris-Dakar organisé en Arabie saoudite qui a permis à plusieurs ONG d’alerter contre les méfaits du régime saoudien : le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, les militantes saoudiennes arrêtées et torturées pour avoir réclamé une plus grande amélioration de la condition féminine, des militants politiques et intellectuels en prison, sans oublier les exactions commises au Yémen par la coalition internationale menée par l’Arabie saoudite… 

La visibilité qu’offre le sport mondial est à double tranchant pour ces États. Cet atout relayé par leur communication officielle offre un espace par lequel leurs dérives risquent d’être exposées. Toutefois cette volonté d’accueillir de plus en plus d’événements mondiaux obéit également au souhait de masquer les exactions commises à l’encontre du respect des droits de l’homme. Malgré ces risques, ils continuent d’axer leur stratégie sur le sport qui est aussi un outil dans la gestion de leur société. 

L’entrée soudaine de l’Arabie saoudite dans ce domaine ne représente, en effet, pas qu’une question d’image. Il s’agit aussi de créer une soupape de décompression pour une jeunesse citadine étouffée sous le poids des nombreuses normes jusqu’à présent en vigueur et en recherche de divertissements. Étape majeure qu’a bien comprise MBS alors que l’establishment religieux perd en influence dans la structure étatique. 

Le Qatar a mis en place, à partir du mois de février 2011, un Jour national du sport. Abu Dhabi comme Dubaï s’engagent aussi dans ce sens : les hommes d’État se mettent en scène en plein effort pour inviter leurs sujets à un exercice physique régulier. À travers l’incitation sportive, influencée par le courant américain de psychologie positive, c’est la question du bonheur qui est prise très au sérieux par les pouvoirs du Golfe dans la gestion de leur société et leur contrôle.   

Loin des fantasmes suscités mondialement par ces investissements massifs dans le sport, un réel décalage subsiste avec la réalité du tissu sportif de ces sociétés. Une différence qui s’explique par de multiples facteurs endogènes voire intra régionaux dans le cas d’Oman et de l'Arabie saoudite. Les disparités de l’impact des politiques étatiques sont multi-causales liées à la fois aux modèles de société qui se sont développés sous le poids de l’État-providence, au système éducatif et à la place de l’éducation physique en son sein, ou encore, liées aux résistances internes aux administrations sans oublier dans plusieurs de ces sociétés le trop plein de divertissements, un ensemble d’éléments qui constitue un frein au développement réel de la pratique sportive dans ces pays.  

En cette fin de décennie 2010, le stade est apparu comme un lieu de rassemblement autour de récits nationalistes pensés autour des hommes forts de l’État. Une demi-finale de Coupe d’Asie des nations entre les Émirats arabes unis et le Qatar, à Abu Dhabi, perçue comme une guerre fratricide, un combat de catch à Jeddah, en Arabie saoudite, qui donne l’occasion aux autorités saoudiennes de mettre en scène sa rivalité avec l’Iran, tous ces faits participent du nationalisme croissant au sein de ces sociétés et tendent à renforcer l’image de pouvoirs confrontés à des défis majeurs.

Les terrains sportifs régionaux ont ainsi été des reflets des multiples tensions régionales qui ont éclaté, durant la décennie 2010-2020, au sein même du Golfe. Cette période a, en effet, été marquée par une accentuation des lignes de fractures politiques entre États, sur fond de tensions sociales. Les conflictualités et récits nationalistes que ces dernières nourrissent, s’intègrent dans ce contexte social qui inquiète de plus en plus les régimes en place. Cette période s’ouvre sur une nouvelle décennie pleine d’incertitudes, à commencer par le rôle que joueront les puissances mondiales sur l’échiquier golfien.