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Guerre en Ukraine : qu’en dit le climat ?

| Juliette LEBODA et Angel PRIETO, Junior Fellows de l'Institut Open Diplomacy

1 juin 2022

Angel Prieto et Juliette Leboda sont tous les deux Fellows de l’Institut Open Diplomacy. Alors qu’une partie significative du débat public porte sur la crise en Ukraine, ils ont souhaité creuser une question peu abordée de ce conflit majeur : son impact climatique. Le contexte de trois crises en interaction est d’abord présenté : crise des prix de l'énergie, crise géopolitique et crise climatique. Puis les auteurs explorent les différentes options qui s'offrent à l'UE pour réduire sa dépendance à l'énergie russe, et en analysent l'impact environnemental. Finalement, ils proposent des solutions pour atteindre le double objectif d'autonomie stratégique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'UE.

Une crise, des crises : guerre en Ukraine, choc des prix de l’énergie et urgence climatique

Le 24 février 2022, un ordre du président russe Vladimir Poutine déclenche une offensive générale aérienne, maritime et terrestre sur le territoire ukrainien. Cette invasion de l’Ukraine par la Russie sonne le départ de la “guerre d’Ukraine”. L’attaque militaire la plus importante sur le sol européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est condamnée par une partie significative de la communauté internationale et donne lieu à d’importantes sanctions économiques vis-à-vis de la fédération de Russie, tandis que les États membres de l'OTAN et de l'Union européenne apportent leur aide à l'Ukraine à travers la fourniture d’aides financières, de matériel militaire et médical et de nourriture.

Cette guerre entraîne un bouleversement dans le secteur de l'énergie en Europe pour au moins deux raisons. La première est d’ordre géopolitique : alors que 40% du gaz consommé dans l’Union européenne provient de Russie, cette dépendance induit un risque d’insuffisance énergétique en cas de rupture d’approvisionnement, ce qui limite la capacité de riposte du Vieux Continent. La seconde est d’ordre économique : la guerre en Ukraine aggrave un contexte de très forte hausse des prix de l’énergie. Revenons sur l’explosion des prix de l’énergie, en particulier sur celle du gaz et de l’électricité.

Alors que la référence de prix du gaz en Europe (le Title Transfer Facility - TTF - néerlandais) oscillait sous les 30 €/MWh entre début 2015 et fin 2020, ceux-ci s'établissaient à 100 €/MWh en moyenne en janvier 2022. Ce choc de prix entre l’été 2021 et début 2022 est la traduction directe d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, auquel plusieurs facteurs ont contribué. Au niveau de la demande, la rapide reprise économique post-COVID-19, notamment en Asie, a augmenté la demande mondiale de gaz. A cela s’ajoutent un hiver froid en Europe et en Asie et une hausse de la demande de gaz du Japon dans le cadre de sa sortie du nucléaire. Au niveau de l’offre, elle a été réduite pour des raisons techniques (nombre accru des maintenances de plateformes d'exploitation de gaz et de centrales électriques pour rattraper le retard pris à cause de la COVID-19 et incidents techniques tels que des arrêts d’exploitation de puits de gaz en Norvège à la suite d’un incendie ou encore effets de la tempête Ida au Texas), économiques (choix de désinvestissement dans le gaz sur le sol européen depuis une dizaine d’années) et géopolitiques (limitation des exports de Gazprom vers l’Europe aux minimums stipulés dans les contrats de long terme pour faire pression sur le processus de certification de Nord Stream 2).

Evolution du prix TTF néerlandais en €/MWh, entre janvier 2021 et avril 2022 (source : Statista)

L’invasion russe, sur fond de sanctions économiques et de risque de rupture d'approvisionnement, aggrave encore davantage le choc des prix de l’énergie. Suspension du gazoduc Nord Stream 2, demande de paiement des contrats d’approvisionnement en roubles, crainte de perturbations des exportations de gaz en provenance de Russie… La situation évolue de jour en jour, la volatilité des prix ne s’estompe pas et de nouveaux records sont atteints sous l’effet de l’anticipation des acteurs économiques. A titre d’exemple, le TTF néerlandais tirait à plus de 215 €/MWh le 7 mars, le prix spot de l’électricité en France à plus de 500 €/MWh.

La guerre en Ukraine intervient dans le contexte d’une autre crise à l’échelle planétaire : celle du dérèglement climatique. Entre février et avril 2022, deux rapports du GIEC sont publiés pour actualiser l’état des connaissances scientifiques sur les changements climatiques et leurs effets. Urgence : le rapport de février, sur l’adaptation, nous explique que 3,3 milliards d’humains sont dès aujourd’hui exposés aux changements climatiques ; le rapport d’avril, sur les mesures permettant l’atténuation du réchauffement climatique, énonce que sans fermeture anticipée d’une partie des exploitations de charbon, gaz et pétrole, nous dépasserons un réchauffement global de +1.5°C d’ici 2100.

La question qui se pose naturellement est donc : la guerre en Ukraine, crise géopolitique et énergétique, est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le climat ?

Réduire la dépendance au gaz russe : un objectif, plusieurs moyens

La réponse à cette question est évidemment oui et non. Tout dépendra des mesures qui seront prises par les pays européens pour réduire leur dépendance aux importations d’énergie russe. Il s’agit là du nerf de la guerre, car d’une part l’argent dont dispose la Russie pour mener son offensive provient en grande partie de la vente d’énergie (36% des recettes de l’Etat proviennent de la vente de gaz et de pétrole selon Novethic), et d’autre part car l’Europe n’utilise actuellement pas tous leviers d’actions dont elle dispose contre la Russie (principalement des sanctions économiques) par peur de se voir couper l’accès aux matières premières dont elle dépend. Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l'énergie (AIE), exprimait récemment la nécessité pour l’UE de diminuer sa consommation de gaz russe car "la Russie utilise ses ressources en gaz naturel comme une arme économique et politique". Alors pour se sevrer du gaz russe, plusieurs moyens coexistent, et tous n’impliquent pas les mêmes conséquences en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

La premier groupe d’options consiste à diversifier les approvisionnements en gaz naturel de l’Union au plus vite, en contractualisant auprès d’autres pays producteurs que la Russie. Mais alors que le marché mondial de gaz naturel est en tension, espérer se passer du 2ème producteur mondial semble difficile à court terme. Les énergéticiens européens envisagent de passer de nouveaux contrats avec les Etats-Unis (pour importer du gaz sous forme de GNL) mais aussi avec la Norvège, l’Algérie, et potentiellement l’Azerbaïdjan et le Qatar. Un moyen plus aisé de diversifier les approvisionnements de gaz à court terme consisterait en un swap de contrats, en imaginant par exemple que les pays d’Asie important du gaz en provenance des Etats-Unis échangent leur contrat avec l’Union européenne qui importe du gaz russe. Evidemment, il faudrait pour cela que tous les acteurs concernés acceptent cet échange et négocient les conditions de ces accords - sans parler des limites physiques qui ne permettraient pas de substituer 100% des flux. Dans les faits, cette redirection des flux mondiaux ne changerait pas les montants totaux de gaz produits, échangés et consommés, ni la manne financière dont la Russie dispose grâce à son énergie, mais réduirait pour l’Union européenne le risque de voir son robinet être coupé à tout instant par la Russie en cas d’escalade du conflit. Une solution complémentaire est, dans la mesure du possible, d'augmenter la production intra-européenne de gaz fossile. Aujourd’hui, la production est essentiellement issue du Royaume-Uni et des Pays Bas, qui pourraient légèrement augmenter leur production. Mais il faut aussi savoir que la France et d’autres pays pourraient relancer l’exploitation de gaz de houille ou gaz de mines. Ce qui prendrait toutefois plusieurs années.

Ces mesures de diversification des importations ne semblent a priori pas avoir de conséquence sur les émissions de gaz à effet de serre mondiales. Néanmoins, le lieu de production du gaz importé, son mode de transport et la distance qu’il a parcouru ont un impact significatif sur le contenu carbone du gaz consommé. Par exemple, la fracturation hydraulique largement utilisée aux Etats-Unis pour produire du gaz de schiste a un impact environnemental tel (pollution de l’eau et de l’air, émissions de méthane) qu’elle a été interdite en France. De même, le gaz peut être transporté soit sous forme gazeuse dans des gazoducs, soit sous forme liquide (GNL, gaz naturel liquéfié) par des bateaux méthaniers : alors que la première option engendre des fuites de méthane au niveau des pipelines, la seconde nécessite davantage d’énergie pour la liquéfaction, le carburant des bateaux et la regazéification. Ainsi, on estime que le gaz arrivant par gazoduc de Russie est deux fois moins émissif en phase amont (c’est-à-dire de la production et du transport) que le GNL américain. La diversification sera donc une mauvaise nouvelle pour le climat, si les importations viennent du gaz de schiste américain ou de pays aux normes environnementales faibles. A l’inverse, s’il s’agit de gaz de houille ou de mine, l’effet sera vertueux, car leur empreinte amont est pratiquement nulle et leur empreinte totale inférieure à celle du gaz naturel consommé en France.

Source : Carbone 4

La deuxième catégorie d’options dont dispose l’Union européenne pour se passer du gaz russe est de satisfaire notre besoin en énergie grâce à d’autres sources ou vecteurs énergétiques. Sachant que le secteur du gaz représente un quart des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne, s’en passer semble plutôt être bon pour le climat !

Pour cela, il s’agirait tout d’abord recourir au biométhane (produit à partir de biomasse) voire au méthane de synthèse pour remplacer le gaz naturel. Mais il s’agirait aussi de remplacer l’hydrogène “gris” issu du gaz naturel, qui représente en France 95% de l’hydrogène consommé dans l’industrie, par de l’hydrogène “vert” produit par électrolyse de l’eau. Aujourd’hui, ces gaz alternatifs représentent une très faible proportion du gaz consommé dans l’UE : en 2020, ils atteignent seulement 4% du total et il s’agit quasi exclusivement de biogaz. La marge de progression est donc réelle, et l’accélération de la production locale permettrait une souveraineté énergétique améliorée. Néanmoins, le potentiel de croissance de la production de ces gaz bas-carbones ou renouvelables est relativement limité à court terme, du fait du temps nécessaire au développement des projets de production, mais aussi parce que la production d’hydrogène électrolytique nécessite de grandes quantités d’électricité, actuellement très chère et contrainte. De même à plus long terme, le développement de ces gaz est limité par la taille de gisements disponibles (IEA, Net Zero by 2050 : A roadmap for the global energy sector, 2021). En ce qui concerne l’impact environnemental du développement de ces gaz alternatifs, il s’agit d’une solution très vertueuse car elle combine faibles émissions de CO2 à la production et décentralisation de la production. Quelques conditions sont tout de même requises pour que ces gaz soient vraiment vertueux : que la biomasse utilisée pour la méthanisation ne génère ni de déforestation ni de compétition avec les productions agricoles d’une part (donc en n’utilisant que des déchets agricoles), et que l’hydrogène soit produit à partir d’électricité 100% bas-carbone d’autre part.

Un autre levier permettant de limiter le recours au gaz est l’électrification, notamment du chauffage et de l’industrie, les deux secteurs qui consomment le plus de gaz en Europe. Pour le bâtiment, il est possible de faire appel à des pompes à chaleur, mais aussi à la géothermie et aux réseaux urbains de chaleur. Pour l’industrie, le gaz naturel est principalement utilisé pour créer de la chaleur (par exemple dans des fourneaux), alors que celle-ci pourrait être produite à partir d’électricité (pour les procédés à faible et moyenne température) ou à partir d’hydrogène (pour les procédés à haute température). Ces conversions seront vertueuses pour le climat à condition que l’électricité utilisée ait un faible contenu carbone, c’est-à-dire qu’elle provient de l’hydraulique, du nucléaire, de solaire ou d’éolien.

De même, pour que cette électrification conduise à une meilleure souveraineté énergétique, il ne s’agit pas de faire de l'électricité à partir de gaz. En Europe, la production d'électricité représente le troisième poste de consommation de gaz naturel, après le bâtiment et l’industrie. Mais les différents modes de production électrique envisagés pour remplacer la production des centrales à gaz n’ont pas le même contenu carbone. Le bouleversement du merit order avec l’envolée des prix du gaz entraîne le recours accru à des centrales au charbon, extrêmement polluantes. En effet, le contenu carbone d’un kWh d’électricité produit à partir de charbon est de 960g CO2eq, contre 443g pour un centrale au gaz, 6g pour du nucléaire et 14g pour de l’éolien (Ademe, en analyse de cycle de vie). Par ailleurs, le charbon utilisé en Europe provient en grande partie d’Ukraine et de Russie : l’UE a d’ores et déjà mis un embargo sur les importations de charbon russe, suivant l’initiative de la Pologne. A noter que cet embargo est symbolique car il s’agit de la première mesure prise par l’UE sur l’énergie, bien que les montants en jeu soient dérisoires (15 millions d’euros par jour, versus 850 millions pour le gaz et le pétrole russes). Alors il faut plutôt favoriser l’accélération du déploiement de parcs éoliens, solaires et nucléaires (l’hydraulique est presque déployé à son maximum).

La troisième famille d’actions correspond à la réduction de la demande d’énergie, et regroupe des leviers qui peuvent être mobilisés à court, moyen et long terme. Ces actions sont loin d’être négligeables : en effet, le rapport du GIEC d’avril 2022 affirme que les mesures au niveau de la demande peuvent réduire les émissions mondiales de GES dans les secteurs d’utilisation finale de 40 à 70 % d’ici à 2050, par rapport aux scénarios de référence. Et il ajoute un argument : “De nombreuses solutions qui réduisent la demande de matières premières et d’énergie fossile, et donc réduisent les émissions de GES, fournissent de meilleurs services pour contribuer au bien-être pour tous”.

Parmi ces mesures figure notamment la rénovation énergétique des bâtiments. La réduction de consommation de gaz naturel qui en résulte peut avoir lieu directement pour les logements équipés de chaudières au gaz (près d’un tiers de la consommation énergétique du secteur résidentiel dans l’UE, lui-même responsable de 40% de la consommation d’énergie finale - Eurostat, 2019), mais également indirectement pour les logements chauffés à l’électricité (le mix électrique européen étant composé à près de 20% de gaz naturel).

A court terme, les services publics, les entreprises et les ménages peuvent également adapter à la baisse les températures de chauffage. Cette mesure de sobriété énergétique est relativement efficace puisqu’on estime que réduire la température de chauffage d’un bâtiment d’un degré permet d’économiser environ 7% de l’énergie qu’il consomme. Et comme on le sait, moins d’énergie veut dire moins d’émissions. Néanmoins, la réduction de la consommation d’énergie en Europe pourrait bien ne pas être choisie mais subie, sur fond de crise économique ou de rupture d’approvisionnement. Rien que sur le gaz, certains observateurs anticipent une baisse de 9% de la consommation européenne en 2024 par rapport aux projections d’avant-guerre, notamment sous l’effet d’une baisse de 90% des estimations initiales d’importations annuelles de gaz russe, seulement compensée partiellement.

Accélérer la transition bas-carbone de l’Europe pour atteindre un double objectif d’autonomie stratégique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre

Dans ce contexte, la Commission européenne, avec le plan REPowerEU, veut relever le défi de devenir indépendant des énergies fossiles russes au plus tôt. L’UE souhaite mettre en place ce plan d’urgence pour répondre à la fois aux trois objectifs que nous avons identifiés précédemment : l’indépendance énergétique, la crise des prix de l’énergie et la transition bas-carbone. Il consiste en un package de mesures parmi lesquelles, l’électrification des usages, le développement d'électricité et gaz renouvelables, la réforme du marché européen de l’énergie, l’efficacité énergétique, etc.

Voici les mesures qui nous paraissent essentielles afin de ne pas opposer sécurité d’approvisionnement et réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le premier point consiste à conserver le signal prix qu’offre le marché de l’énergie. Plafonner le prix du gaz ou le subventionner massivement ne permet pas à l’UE et aux Etats membres de s’attaquer à la source du problème, mais simplement à ses conséquences - qui pourraient coûter très cher et durer très longtemps. Si les plus précaires et les entreprises en difficulté doivent être soutenus, la réduction indifférenciée des prix par les pouvoirs publics n’incite pas à la modération de la consommation. A l’inverse, des aides ciblées telles que le chèque énergie, qui n’est pas indexé sur la quantité consommée, permettent de maintenir le signal prix tout en répartissant les ressources étatiques de manière plus juste.

Le deuxième point consiste à activer d’urgence des mesures fortes de sobriété énergétique, organisées par le gouvernement au travers d’une loi d’urgence. Par exemple, limiter le chauffage et le refroidissement des bâtiments publics et tertiaires, limiter la vitesse sur les autoroutes, interdire l’éclairage nocturne des magasins et bâtiments tertiaires, etc.

Le troisième point consiste à accélérer drastiquement, au niveau européen, la rénovation thermique des logements. Pour ce chantier, un bouquet de mesures complémentaires s’impose : service public dédié à l’accompagnement des particuliers, prise en charge des coûts d'investissement pour les plus précaires, développement et structuration d’une filière performante de la rénovation et obligation d’isolation des bâtiments les plus énergivores.

Le quatrième point consiste à mettre sur pied un plan de décarbonation industrielle à l’échelle des États membres. Ce plan aurait pour vertus de permettre l’essor de mécanismes de financement spécifiques à la décarbonation de l’industrie, d’assurer de la visibilité aux sites industriels et une meilleure coordination pour exploiter des synergies dans une logique d’économie circulaire industrielle (par exemple pour optimiser le déploiement du recyclage de la chaleur entre sites industriels, de réseaux de chaleur renouvelable ou d’unités de production d’hydrogène à grande échelle).

Conclusion

Comme disait Churchill : “Il ne faut jamais gâcher une bonne crise”. A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Union Européenne n’est pas touchée par une mais trois crises : énergétique, géopolitique et climatique. Si les deux premières se renforcent mutuellement, leur impact sur la troisième est moins clair : les choix politiques et techniques de la Commission européenne et des Etats membres pourront aggraver les changements climatiques ou les atténuer.

Alors que la pression pour diminuer significativement la dépendance européenne à l’énergie russe rend le statu quo inenvisageable, cette crise doit servir de déclic pour accélérer la transition énergétique de l’Union. Plutôt que céder aux sirènes du charbon ou du gaz de schiste, les pouvoirs publics doivent s’engager résolument dans la voie de la décarbonation. Cette accélération semble confirmée par les annonces récentes de la Commission européenne.

Signal prix, sobriété énergétique, rénovation énergétique des bâtiments et planification des mutations industrielles sont autant d’ingrédients à activer en plus des mesures déjà annoncées par la Commission européenne. Leur combinaison est la clé d’une transition ordonnée permettant d’accroître notre indépendance énergétique et donc géopolitique, et de diminuer notre vulnérabilité face aux chocs à venir. Malgré les troubles et les incertitudes, nous devons dès aujourd’hui penser l’après et anticiper notre sortie des énergies fossiles, au risque sinon de devoir la subir. C’est une double opportunité pour l’Europe et le climat, alors saisissons-la !

Les propos tenus dans cet article n'engage pas la responsabilité de l'Institut Open Diplomacy mais uniquement celle de leurs auteurs.