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La France doit défendre au G7 l’innovation comme moteur d’une croissance inclusive et durable

par Christelle Dernon, Samuel Cling, Maëwen Chabrié et David Rémy, membres de la délégation française au Y7 2017, le Sommet des Jeunes du G7 à Rome du 7 au 9 mai 2017

12 juin 2017

Les 26 et 27 mai derniers se sont réunis à Taormine en Sicile, les chefs d’État et de gouvernement de sept puissances parmi les plus industrialisées au monde pour un sommet du G7. À l’agenda figuraient notamment, aux côtés du développement durable et de la réduction des inégalités, les conditions d’accompagnement de la nouvelle révolution industrielle.

Dans une société en pleine mutation, où la précarité semble s’imposer comme une « maladie de la jeunesse », les nouvelles générations sont en droit d’exiger des propositions ambitieuses sur ces enjeux. Il apparaît aujourd’hui urgent d’accompagner le progrès technologique, tant dans son développement que dans la protection des individus face à certains de ses effets.

Une innovation féconde d’opportunités pour la planète et les peuples

L’innovation technologique est féconde d’opportunités pour tous. Elle est à même d’améliorer la productivité, d’accélérer la croissance économique, et, si elle est bien ciblée, d’aider à la résolution de nombreux problèmes sociétaux et environnementaux à travers le monde.

La délégation française au G7 Youth Summit Italy, à Rome, le 7 mai 2017.

Crédit : Youth Ambassadors Society (YAS).

Le développement de l’économie de la donnée doit ainsi être encouragé. Dans des secteurs clés tels que l’énergie, l’environnement, la santé ou le transport, il est nécessaire d’accélérer l’ouverture des données pour permettre à l’innovation de prospérer. Cela implique de renforcer l’information et le contrôle des citoyens sur l’utilisation de leurs données, et d’intégrer des considérations éthiques dans l’intelligence artificielle. Cela suppose également d’investir massivement dans le développement d’infrastructures de haut débit afin de mettre fin à la fracture numérique que connaissent encore de nombreux pays.

Pour stimuler le financement de nos start-up, des incitations fiscales fortes sont indispensables, y compris en cas d’échec, à travers un droit à la faillite. Ces incitations doivent aussi pouvoir être fléchées, sur l’économie circulaire ou les énergies renouvelables, dans l’esprit de l’Accord de Paris sur le climat. Dans le même temps, des mécanismes permettant une meilleure rémunération de l’innovation, fondés sur la mesure de ses résultats, par exemple en termes d’amélioration de la qualité de vie, doivent être recherchés.

Adapter les systèmes éducatifs à l’économie de la connaissance

L’école doit, plus que jamais, valoriser les différentes formes d’intelligence, notamment l’intelligence émotionnelle, ainsi que les travaux manuels et adopter une logique d’apprentissage par la pratique. Les innovations pédagogiques sont donc à favoriser pour développer le travail en groupe et tenir compte des besoins de chaque élève. Des programmes de mentorat pourraient ainsi permettre de renforcer l’accompagnement individualisé des élèves.

Le renforcement des enseignements scientifiques dès le plus jeune âge, notamment en informatique, est incontournable. Le système éducatif doit mieux répondre aux attentes du marché du travail en professionnalisant davantage les élèves, à travers un plus grand recours à l’alternance, et en faisant des expériences professionnelles l’une des étapes du cursus scolaire. Cela impose une plus grande coopération entre les universités et les entreprises, aussi bénéfique en matière de R&D.

Les délégations du G7 Youth Summit Italy ont remis leur communiqué au Sherpa italien

Raffale Trombetta, à Rome, le 9 mai 2017. Crédit : G7 Italy.

Protéger les travailleurs sur un marché du travail plus flexible

Le développement des plateformes collaboratives entraîne néanmoins des mutations profondes du travail : apparition et disparition d’emplois, mobilité accrue, vulnérabilité face au chômage, etc. Autant de facteurs qui rendent nécessaire la mise en place de cadres réglementaires permettant une protection sociale individualisée pour tous. Elle doit s’accompagner d’une véritable politique de formation professionnelle tout au long de la vie, tant en termes de pertinence des compétences transmises que de qualité des services de réorientation professionnelle.

Enfin, l’accès de tous les jeunes au monde du travail doit être garanti, par une lutte active contre les discriminations, notamment grâce à une meilleure transparence des processus de recrutement et une égalité des revenus à compétence égale. De même, la mise en place d’un congé parental de six mois et d’incitations financières pourront encourager les entreprises à féminiser leurs conseils d’administration, condition sine qua non d’une croissance inclusive qui ne laisserait pas de côté la moitié de la population mondiale.

Les jeunes du Y7 comptent sur le président français Emmanuel Macron pour défendre ces quelques propositions, porteuses de changements substantiels dans la qualité de vie de leur génération.

Page du Y7 sur le site de la présidence italienne du G20 2017

Légende de la photo en bandeau : l'ensemble des délégations du G7 Youth Summit Italy, à la Villa Mondragone, à Rome, le 7 mai 2017. Crédit : G7 Italy.

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