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La diplomatie du panda, un « art chinois »

| Samuel Richer

31 août 2016

La sortie du film d’animation Kung Fu Panda 3 au début de l’année 2016 préfigure peut-être le futur du cinéma mondial. C'est en effet la première co-production de ce niveau entre Hollywood et une entreprise chinoise, la Shanghai Media Limited. Cette coopération inédite s’explique par le désir des studios américains Dreamworks de pénétrer le marché chinois, et la volonté, en retour, de la Shanghai Media Limited de produire un film pour une audience mondiale tout en se réappropriant un trésor de la culture chinoise : le panda[1]. L’enjeu est de taille car le panda géant, ou panda, sympathique animal de la famille des ursidés et grand mangeur de bambous, s’est en effet imposé comme symbole d’une faune souriante qui attire chaque année des millions de visiteurs dans de nombreux zoos à travers le monde. Pourtant, cette omniprésence du panda dans l’imaginaire collectif est sans commune mesure avec le nombre extrêmement réduit de spécimens actuellement en vie, que les dernières études estime à moins de 2 000[2]. Le panda ne vit en effet à l’état sauvage que dans quelques forêts de la Chine centrale. La République populaire dispose donc d’un véritable monopole sur cette ressource au fort capital symbolique ;  et cet ambassadeur de bonne volonté a donc, de longue date, été enrôlé dans ce qu’il est convenu d’appeler une « diplomatie du panda ».

Le panda,  outil de la diplomatie chinoise depuis l’an 685

L’utilisation du panda comme présent diplomatique n’est pas nouvelle. Les archives impériales ont ainsi gardé trace de deux « ours blancs » offerts par l’impératrice Wu Zetian à l’empereur japonais Tenmu en l’an 685[3]. A l’époque de la dynastie des Tang, de l'an 618 à 907, la Chine est particulièrement prospère et ses échanges internationaux se multiplient[4]. Les relations de la Chine avec ses voisins s’organisaient alors selon le système du tribut, c’est-à-dire que les monarques étrangers envoyaient régulièrement des présents à la cour impériale afin de réaffirmer la prééminence et la centralité de l’Empire du Milieu. Ce système de tribut permettait en retour à l’empereur de considérer que les États périphériques étaient intégrés au « monde chinois » par ce serment d'allégeance ; l’empereur se contentait alors de cette domination symbolique sur les royaumes voisins[5]. Ce système de tribut ne constituait d’ailleurs pas une exploitation économique car pour répondre aux présents reçus, l’empereur devait en offrir de plus somptueux encore afin d’affirmer sa supériorité sur ses vassaux. C’est donc en tant que présents envoyés au Japon que les pandas ont fait leur première apparition dans les relations de la Chine avec le monde extérieur.

Si le premier spécimen de panda à parvenir en Europe a été installé au Muséum d’histoire naturelle de Paris en 1869, et si un zoo londonien en a également accueilli un spécimen en 1938, la première utilisation à l’époque contemporaine du panda comme présent « diplomatique » à proprement parler, a eu lieu en 1941. C'est Song Meiling, la femme du général Tchang Kai-Shek, dirigeant de la République de Chine (le régime politique chinois de 1912 à 1949), qui a inauguré cette pratique en offrant un couple de pandas aux États-Unis, afin de les remercier de l’aide apportée à la Chine dans la guerre contre le Japon, de 1931 à 1945 [6]. La République de Chine était alors en guerre aux côtés des Alliés contre les forces de l’Axe, et les États-Unis constituaient le principal allié du général Tchang Kai-Shek dans sa lutte contre l’armée japonaise puis contre le Parti communiste chinois créé en 1921. L’arrivée au pouvoir du PCC en Chine continentale en 1949 n'a pourtant pas mis fin à cette pratique millénaire de la diplomatie du panda. Bien au contraire : c’est après l’établissement de la République populaire de Chine en 1949 que cette diplomatie du panda prend véritablement son essor.

L’époque maoïste, ou l’apogée de la diplomatie du panda

La diplomatie du panda de 1949 à 1982[7].

Après l’établissement de la République populaire, la Chine est restée relativement fermée sur elle-même, limitant les échanges avec le monde extérieur au bloc socialiste. En 1957, c'est donc au « grand frère » communiste que les premiers couples de pandas ont logiquement été envoyés, l’URSS étant encore à cette époque considérée par le gouvernement chinois comme le leader naturel de la lutte contre l’impérialisme. Entre 1949 et 1982, de nombreux pandas ont également été offerts à la Corée du Nord, allié traditionnel et indéfectible de Pékin depuis que des millions de « volontaires » chinois eurent été envoyés soutenir le régime de Pyongyang lors de la guerre de Corée, de 1951 à 1953 [8].

La diplomatie du panda ne connut cependant son apogée qu’un peu plus tard, dans les années 1971-1973. Le début des années 1970 constitue en effet une période charnière pour la politique étrangère de la Chine, car il marque la réintégration de la République populaire dans le concert des Nations[9]. La Chine et les États-Unis entament alors un rapprochement aussi spectaculaire qu'inattendu, matérialisé par la visite du pprésident Nixon en Chine en février 1972. Deux mois après cette visite historique, deux pandas sont offerts afin de marquer le réchauffement des relations entre les deux pays – ils sont offerts à la femme du président Nixon, à qui le Ministre chinois des Affaires étrangères avait promis les pandas lors d’un dîner d’Etat. Cette opération est un véritable succès, la femme du président accueillant en personne les pandas à leur arrivée sur le sol américain, tandis que des dizaines de milliers de personnes viennent les observer dans les mois qui suivent dans le zoo qui les accueille[10]. L’envoi de pandas au Japon accompagne également, cette même année 1972, la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays tandis que l’Europe occidentale – avec qui les relations se réchauffent également – n’est pas oubliée. C’est d’abord la France, le  premier État à avoir reconnu la République populaire, qui reçoit un couple de pandas en 1972, puis le Royaume-Uni un an plus tard. En 1980, c’est la République fédérale d’Allemagne, avec qui les relations se sont améliorées, qui accueille à son tour un couple de pandas [11].

Dans cette pratique de la diplomatie du panda, l’acte d’envoyer un couple d’ursidés constitue un message fort, symbolisant un rapprochement ou un approfondissement des liens entre la République populaire de Chine et un pays tiers. Les noms des pandas eux-mêmes sont également très symboliques. Les caractères utilisés pour nommer les pandas envoyés en URSS et au Japon signifient ainsi  « paix » (平平, 安安 et 康康 ), et ceux envoyés aux États-Unis signifient « début », « florissant » (兴兴).

En 1982, face à la pression des associations de défense de l’environnement, actives autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Chine, et pour répondre à l’inquiétude soulevée par la diminution du nombre de pandas, le gouvernement chinois décide de mettre fin à la possibilité de donner des pandas à des gouvernements étrangers. Les pandas seront désormais simplement prêtés pour 10 ans et restent, ainsi que leurs éventuels petits, propriété de la Chine. En outre les institutions hébergeant ces pandas doivent s’acquitter annuellement d’une somme pouvant aller jusqu’à un million de dollars par animal, somme dont la moitié est supposée servir au financement des associations de protection de l’environnement naturel des pandas. Cependant, du fait de la forte charge symbolique attachée à l’animal, la diplomatie du panda se poursuit après cette date. Cette diplomatie qui ne dit plus son nom n’est d’ailleurs pas sans ambiguïté, tout particulièrement dans les relations que la Chine entretient avec des territoires « sensibles » tels que Taïwan ou Hong-Kong.

Le panda dans la tourmente des relations sino-taiwanaises

Taïwan, qui a proclamé son indépendance en 1949 après l’établissement d’un régime communiste en Chine continentale, a toujours entretenu des relations complexes avec son grand voisin. Vue de Pékin, l’île est considérée comme une simple province rebelle et non comme un État souverain. Malgré des tensions qui ont failli conduire à un affrontement direct, notamment lors des bombardements massifs des îles taiwanaises Matsu et Quemoy en 1958 par l’aviation chinoise, la menace d’une annexion militaire de l’île semble désormais écartée et les échanges entre les deux Chine se multiplient. En dépit d’une dépendance croissante de l’économie de l’île envers la Chine continentale, Taïwan continue de défendre son indépendance, tandis que la réunification demeure un objectif important pour Pékin. Il est donc essentiel pour le régime communiste de présenter un visage aimable afin de rassurer une population taïwanaise parfois inquiète de la montée en puissance de la République populaire dans son voisinage direct. 

Dans ce but, les autorités chinoises ont souhaité, en 2006, offrir deux pandas à l’île. Malgré l’attrait de ce présent, le Parti démocrate taïwanais, alors au pouvoir et qui défendait une ligne pro-indépendance, a refusé d'accueillir ces pandas, considérant leur acceptation comme une forme de reconnaissance tacite de l’appartenance de Taïwan à la Chine. En effet, selon la législation chinoise, les pandas ne peuvent plus être donnés à un pays-tiers, mais seulement « loués » ; accepter ces pandas aurait donc pu être considéré comme la reconnaissance par Taïwan du fait que cette dernière ne serait qu’une simple province chinoise. En outre, les idéogrammes composant les noms de ces pandas, choisis par sondage en Chine continentale, signifiaient « réunion » (团圆), un sens terme très proche de la « réunification » voulue par Pékin depuis des décennies. L’arrivée au pouvoir à Taipei du parti nationaliste (Kuomintang), lors des élections législatives puis présidentielle de 2008, a malgré tout ouvert la voie à un rapprochement avec le régime communiste et au déblocage de la situation avec l'installation des deux pandas à Taiwan.

Néanmoins, le sujet reste extrêmement sensible et la situation des pandas taïwanais constitue un bon révélateur de l’état des relations entre les deux rives. Ainsi, à la suite d’une nouvelle alternance politique à Taïwan avec l’élection en 2015 d’une présidente démocrate, Cai Yingwen, de nombreux observateurs ont craint une nouvelle phase de détérioration des relations avec Pékin. Des rumeurs sur la mort de l’un des pandas hébergés au zoo de Taipei ont alors commencé à circuler sur la Toile, reprises et diffusées dans d’importants journaux chinois. Les commentateurs analysant la mort du panda comme un présage de la détérioration à venir des relations entre Pékin et Taipei. Le zoo hébergeant les pandas a dû s’empresser de démentir, preuves à l’appui, ce qui n’était que de simples rumeurs mais qui révèle l’importance symbolique des pandas pour la population chinoise [12].

D’une manière plus consensuelle, un couple de pandas a également été envoyé à Hong-Kong en 1999 pour célébrer la rétrocession du territoire à la République populaire, et depuis des pandas sont régulièrement offerts à la ville-Etat par Pékin pour marquer ses bonnes relations avec l’ancienne colonie britannique.

Panda en partance pour les Etats-Unis [13]

Quel avenir pour la diplomatie du panda ? 

La diplomatie du panda répond à différents objectifs de la politique extérieure chinoise, même si les facteurs internes ne doivent pas pour autant être sous-estimés lorsque l’on cherche à la décrypter. Ainsi, le tremblement de terre de mai 2008, qui a durement frappé la province du Sichuan et détruit ou endommagé des centres de recherche abritant des pandas, a probablement favorisé la multiplication des échanges dans la période récente, en rendant nécessaire le relogement de nombreux ursidés. En outre la location de pandas à des zoos étrangers constitue également une manne financière importante pour les institutions chinoises chargées de la protection des pandas, qui sont donc incitées à multiplier les prêts.

Certains auteurs[14] distinguent donc, après l’utilisation de pandas dans une logique purement diplomatique et politique des années 1950 aux années 1980, une période où le prêt de panda se rapproche d'une logique de  la transaction commerciale, accompagnant en cela la transformation de la Chine en économie de marché.

Ces auteurs distinguent également un nouveau changement de paradigme depuis les années 2000, expliquant que les pandas seraient à présent utilisés notamment pour assurer des contrats d’approvisionnement stratégiques avec des pays-tiers.  Ainsi, l’envoi de pandas en Écosse en 2011 a précédé de quelques mois la signature d’importants contrats pour l’achat de saumons et dans le domaine des énergies renouvelables. De la même manière, les prêts de pandas au Canada en 2011 et en France en 2012 ont été concomitants à la signature d’important contrats d’approvisionnement, notamment en uranium. Si concomitance il y a, il semble néanmoins difficile d’établir une corrélation directe entre la location de pandas par la Chine, et la signature de contrats stratégiques. Il est cependant évident que les pandas participent à une stratégie chinoise plus générale de renforcement des liens avec des pays jugés stratégiques, d’un point de vue à la fois politique et économique. Ainsi, la diplomatie du panda a récemment été étendue à de nouveaux alliés : Israël qui est l’un des principaux fournisseurs d’armes au du régime chinois[15], mais également aux voisins les plus proches de Pékin tels que la Thaïlande, la Malaisie[16] ou encore Singapour.

Cependant, l’aspect scientifique et écologique de la diplomatie du panda n’est pas non plus à négliger, tant il importe à la Chine d'apparaître comme une puissance responsable, capable à la foi de protéger les pandas et plus largement d’améliorer la protection de l’environnement dans le pays, mais également, sur le plan scientifique, de coopérer avec d’autres pays pour réussir à faire se reproduire des pandas vivant en captivité. 

***

Il apparaît finalement que la diplomatie du panda a accompagné les différentes mutations des relations étrangères chinoises depuis des siècles, de l’époque du tribut à l’affirmation balbutiante d’un soft power chinois. Tout comme la diplomatie « classique », la diplomatie du panda se complexifie donc en intégrant de plus en plus de paramètres : exigences de l’opinion publique, protection de l’environnement, contrainte économique, influence du secteur privé, etc. Une chose est certaine cependant, si une vidéo de panda qui éternue peut être vue plus de 200 millions de fois sur YouTube, la carrière d’ambassadeur des pandas n’est pas prête de s’achever[17].

[1] « Kung Fu Panda 3: A Litmus Test for China-Hollywood Joint Ventures », Wall Street Journal, 26 janvier 2016 [en ligne], consulté le 26 juin 2016 : http://blogs.wsj.com/chinarealtime/2016/01/26/kung-fu-panda-3-a-litmus-test-for-china-hollywood-joint-ventures/.

[2] « How many are left in the wild ? », site internet de l’ONG WWF, consulté le 20 juin 2016 : http://wwf.panda.org/what_we_do/endangered_species/giant_panda/panda/how_many_are_left_in_the_wild_population/.

[3] « 公元685年武则天最早把大熊猫赠送给日本 (Année 685,  l’impératrice Wu Zetian offre pour la première fois des pandas au Japon) », 纵观历史网 (Site internet à travers l’histoire), 14 janvier 2016 [en ligne], consulté le 20 juin 2016 : http://www.zgls5000.net/tangchao/4675.html.

[4] Le sinologue Mark Edward Lewis qualifie même la Chine des Tang d’« empire cosmopolite ». In Edward Lewis Mark, China's Cosmopolitan Empire: The Tang Dynasty, Belknap Press, 12 mars 2012.

[5] Cet argument des relations pacifiques avec les voisins est régulièrement utilisé dans le discours des autorités chinoises pour justifier de la nature intrinsèquement pacifique de la Chine. Il convient cependant de souligner que ses relations avec les peuples vivant aux marges de l’empire ont souvent été beaucoup plus conflictuelles.

[6] « “熊猫舞步”隐含中国外交路线走势图 » (« “La danse du panda »,” présentation des changement de ligne de la diplomatie chinoise), 人民网 (Le Quotidien du peuple en ligne), 5 décembre 2012 [en ligne], consulté le 20 juin 2016 : http://world.people.com.cn/GB/10518452.html.

[7] Source : 大熊猫是”国礼”常客, (les pandas géants sont des ’« ’présents d’Etat’ »’ habituels, 另面 (L’autre côté), 3 août 2012 [en ligne], consulté le 26 juin 2016 : http://news.163.com/special/reviews/pandas.html.

[8] « 熊猫舞步”隐含中国外交路线走势图 » (« “La danse du panda »,” présentation des changement de ligne de la diplomatie chinoise), 人民网 (Le Quotidien du peuple en ligne), 5 décembre 2012 [en ligne], consulté le 20 juin 2016 : http://world.people.com.cn/GB/10518452.html.

[9] Avec notamment la récupération en 1971 par la Chine communiste d’un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU qui était précédemment occupé par Taïwan.

[10] « Pat Nixon and panda diplomacy », site internet de la fondation Richard Nixon, 1er février 2011, [en ligne], consulté le 23 juin 2016 : http://www.nixonlegacy.org/the-new-nixon/2011/02/pat-nixon-and-panda-diplomacy.

[11] 熊猫外交 (« La diplomatie du panda »), 百度百科 (Encyclopédie en ligne du moteur de recherche Baidu), consulté le 23 juin 2016 : http://baike.baidu.com/view/841980.htm#reference-[29]-841980-wrap.

[12] “« Panda alive and well, Taiwan says, despite Chinese report to contrary »”, The New York Time, 18 mai 2016 [en ligne], consulté le 23 juin 2016 : http://www.nytimes.com/2016/05/19/world/asia/taiwan-panda-tuan-china.html.

[13] Source : 大熊猫是”国礼”常客, (les pandas géants sont des « ‘’présents d’Etat’ »’ habituels, 另面 (L’autre côté), 3 août 2012 [en ligne], consulté le 26 juin 2016 : http://news.163.com/special/reviews/pandas.html.

[14] Cette théorie est développée dans un article de environmental practise de l’Université de Cambridge, et reprise notamment dans l’article : « China's new phase of panda diplomacy », site internet de la BBC, 25 septembre 2013 [en ligne], consulté le 23 juin 2016 : http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?aid=8967945.

[15] Notamment pour les armes de haute technologie que la Chine n’est pas en mesure de produire. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont en effet mis en place un embargo sur les armes à destination de la République populaire de Chine à la suite des massacre d’étudiants sur la place Tian an’men en 1989.

[16] La livraison de panda à la Malaisie a cependant due être suspendue plusieurs mois à la suite à de l’accident survenu sur le vol MH320 de la Malaysia Airlines en mars 2014, ayant provoqué la mort de 153 citoyens chinois.

[17] « The sneezing baby panda », Youtube.com, 6 novembre 2006 [en ligne], consulté le 26 juin 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=FzRH3iTQPrk.

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